L’excellent site Motorsport.com donne la parole à Riccardo Patrese. L’Italien revient en détails sur ses meilleurs saisons en Formule 1, à savoir 1991 et 1992. Il n’est pas avare en compliments sur son coéquipier d’alors, un certain Nigel Mansell…
Ainsi, Riccardo Patrese explique à quel point Nigel Mansell a su faire rebondir l’équipe dès son retour. « En 1989 et 1990 j’étais souvent plus rapide que mon équipier Thierry Boutsen mais la voiture ne fonctionnait pas bien. Quand Nigel a débarqué en 1991, il s’est installé pour la première fois dans cette voiture qui nous avait posé tant de problèmes et il a su se débrouiller avec. Il a rapidement suggéré quelques changement à l’équipe et la voiture a soudainement gagné deux secondes au tour ! »
« J’étais plus rapide que lui et cela l’affectait »
Pourtant, c’est bel et bien l’Italien qui fait la plus belle impression en début de saison, devançant Nigel Mansell en qualifications et remportant le GP du Mexique à la barbe (et la moustache !) du Britannique. « J’ai pris tout le monde par surprise parce que j’étais sans cesse plus rapide que Nigel, ce qui l’embêtait beaucoup. Du coup, il demandait toujours quel set-up j’utilisais, les pneus que je préférais etc. Il ne comprenait pas pourquoi j’étais plus rapide que lui et cela l’affectait. »
Toutefois, après le triomphe de Nigel au GP de Grande-Bretagne, Patrick Head remet vite le pauvre Patrese à sa place. « Après le GP Patrick m’a expliqué que Nigel devait désormais être considéré comme le n°1 de l’équipe dans l’optique du championnat du monde. J’ai dit OK parce qu’il venait de gagner deux courses et qu’il réduisait l’écart avec Senna, alors leader du championnat. C’était dur pour moi mais c’était de toute façon visiblement dans son contrat. Que pouvais-je faire ? »
En 1992, Riccardo Patrese « sent » beaucoup moins bien la voiture. « Avec tous les « trucs » apparus cette année-là, que ce soit le contrôle de traction ou la suspension active, une partie du feeling dont j’avais besoin pour maitriser mon piloter le plus vite possible a disparu. Et comme Nigel avait davantage de forces que moi dans les bras, il arrivait à passer plus vite que moi dans les virages avec la FW14B de manière plus agressive. C’était la meilleure façon de conduire cette voiture et c’est pour ça qu’il est devenu champion du monde. »
« Je l’aimais bien. C’était un gars très sympa »
Le pilote Italien avoue n’avoir jamais eu le moindre problème relationnel avec Nigel Mansell. « Nigel était un sacré personnage. Ca me faisait sourire quand il rabaissait les performances de notre voiture parce que tout le monde savait bien qu’elle était au-dessus du lot […] L’équipe n’était pas forcément d’accord avec cette façon de faire et il est clair que Nigel apparaissait parfois comme un peu pleurnicheur. Moi je m’en fichais. Je l’aimais bien. C’était un gars très sympa. » Quant à l’encenser il ne faut pas non plus exagérer ! « C’était un bon pilote mais certainement pas aussi fort que Senna, Prost ou Schumacher. Avec lui, si la voiture était rapide il était rapide mais si elle était lente alors lui aussi était lent. »
Et Riccardo Patrese de conclure : « Je n’ai jamais eu de problème avec mes coéquipiers. J’ai toujours eu comme seul challenge d’essayer de les battre. »